Il est vain de croire que les dirigeants africains sont à la remorque de la France en toutes circonstances. Ils sont à même de défendre leurs propres intérêts s’ils divergent. Sans minimiser les prétentions françaises au Mali, la décision de la CEDEAO est avant tout à caractère interne à chaque Etat : une mise en garde contre les militaires locaux qui voudraient suivre les exemples du Mali et de la Guinée. En dehors du Sénégal où peut naître une insurrection populaire et du Ghana, les autres chefs d’Etat ont à craindre d’un putsch militaire. Ils ont donc intérêt à faire échouer les Maliens pour les empêcher de devenir un exemple à suivre.
Au Mali, c’est donc la convergence entre les intérêts égoïstes des chefs d’Etat et les prétentions post-coloniales françaises qui sont à l’œuvre. Les manigances françaises devant l’arrivée des forces russes sur le terrain malien montrent finalement que ce n’est pas la lutte contre les « barbus » qui détermine la présence de l’armée dans ce pays.
Pour ce qui est de la légalité des décisions prises, aucun texte de l’UEMOA ne donne le pouvoir à la BCEAO de geler les avoirs d’un Etat quel qu’il soit. L’organe suprême qu’est « la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement » ne dispose pas de ce pouvoir non plus. Le Gel des avoirs du Mali est donc illégal à la lumière des textes disponibles sur les sites de l’UEMOA et BCEAO.
Bref.. pour la solidarité entre pays africains face a une adversité externe, il faudra repasser…