Pratiquement dans le sillage des élections législatives et locales en France où la transparence démocratique a déversé l’or de la probité, scrutin à l’issue de laquelle on a pu constater l’envol des partis qui se contentaient de miettes, le Congo a une fois de plus montré aux yeux du monde, qu’il était le pays par excellence de geeks de la triche et de contrebandiers de la cousinade électorale.
La vitalité de la démocratie n’étant pas la priorité des responsables du parti au pouvoir, d’élection en élection, le rituel putride de M. Henri Bouka, Président de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), consistant à célébrer le laxisme et le gangstérisme électoral, a clôturé la séquence honteuse d’une fumisterie qui finira un jour par un drame ou une situation que personne ne pourrait maitriser, si les organisateurs n’en prennent de la graine.
Habitué aux plébiscites du PCT diligentés depuis le ministère de l’intérieur, aucun congolais n’aurait pleuré sur un passage à vide démocratique à bien d’égards détestable.
Jamais la fraude électorale n’avait atteint un tel niveau dans notre pays. Habituellement, seuls les partis politiques dits de la majorité présidentielle s’adonnaient à ce minable folklore.
Aujourd’hui, tout le monde triche. Majorité, opposition, centre, indépendants, tout le monde avait sa petite fabrique d’actes de naissance, de bulletins de vote et même d’urnes pré remplies, entassées dans les coffres de voitures. Ignoble, même la police qui a le devoir de partialité s’est transformée en une industrie de production de cartes d’identité en faveur d’une pléthore de candidats.
Après ce tohu bohu électoral qui n’a dérangé personne au sommet de l’état, il est bien évidemment prévisible que les résultats soient contestés par la majorité des candidats, chacun ayant la certitude d’avoir décroché la timbale, parce que rassuré par une commission électorale personnelle statuant derrière des touffes d’arbrisseaux.
Dans cet imbroglio organisationnel, le juge de paix sera comme toujours le ministère chargé des élections. C’est d’ailleurs pour cette raison que le représentant de Mme Lydia Mikolo, candidate à Mouyondzi pourtant devancée de 30 points par son adversaire Mme Claudine Munari (49 % pour Mme Munari et 22 % pour Mme Mikolo), essaye de vendre la peur afin de pousser l’organisateur de l’élection à prendre ses responsabilités.
Mme Lydia Mikolo qui a été victime de propos détestables, méprisants et parfois honteux de la part de certains de ses adversaires (tartine que nous déplorons), et qui a réalisé un score honorable pour son premier rendez-vous politique, devrait éviter d’importer dans cette paisible ville qui a tant souffert, la culture de la violence dont sont coutumiers les responsables de son parti, le PCT.
Nous ne sommes pas dupes. Quand les responsables du PCT se disent victimes de violence, cela veut simplement dire qu’ils préparent un coup tordu.
Une chose est sûre, la fraude banalisée et la promotion de mœurs amorales, qui ne sont pas des gages d’une maturité démocratique, éloignent encore plus l’émergence d’un parlement crédible.
Nous tenons pour évidence que pour le PCT, un ordre moral est une terre étrangère. Il y a forcément là-bas un lobby fort dont l’âme baigne dans le cynisme absolu. Sinon, comment ne pas se dire que ce travers catastrophique, soit la seule chose que l’histoire retiendra de ce trop grand règne qui aurait pu construire le pays, mais qui a choisi la jouissance qui découle de la félicité du pouvoir.
Triste constat mais pas seulement, perte de l’estime de soi pour les congolais qui toutes ces années ont subi. Avaler autant de couleuvres est une performance olympique !
Que Dieu bénisse le Congo.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen