« Nous l’avons fait ! Israël occupe la première place en nombre de décès quotidiens dus au Covid-19 » écrit cyniquement un quotidien israélien. Pourtant, l’État hébreu est un pionnier en matière de vaccination. Sa population est l’une des mieux protégées au monde contre le coronavirus. Mais ces dernières semaines, le pays bat des records en termes de décès. Comment expliquer cette situation ?
Il y a en Israël, en ce moment, plus de quarante morts en moyenne chaque jour du Covid-19 pour une population de neuf millions d’habitants. Jamais, depuis le début de la pandémie du coronavirus, le pays n’avait enregistré un taux de mortalité aussi élevé. Mais ces chiffres sont à relativiser, explique le professeur Hervé Bercovier, de l’université Hébraïque de Jérusalem : « La mortalité que l’on voit aujourd’hui, correspond au pic de cas que l’on a atteint il y a une dizaine de jours, où nous avions à peu près entre 80 000 et 85 000 cas par jour. Donc si on regarde le nombre de morts, qui s’élève actuellement à 45 décès par jour, c’est [proportionnellement] moins élevé que ce qu’on avait durant les autres vagues de coronavirus, avec les variants Alpha ou Delta. »
Omicron est présenté comme peu agressif
L’été dernier, le variant Delta causait 20 à 30 décès quotidiens, pour 9 000 cas. Soit près de dix fois moins de personnes contaminées, par rapport à aujourd’hui. Les autorités israéliennes ont choisi de laisser circuler librement le variant Omicron, présenté comme peu agressif.
Résultat, la minorité non vaccinée en Israël est la plus durement touchée, explique le professeur Bercovier : « On a à peine 20% de gens non vaccinés, et ils représentent 50% du taux de mortalité ». Le professeur Bercovier souligne que 85% des décès dus au Covid-19 en Israël, concernent des personnes âgées de plus de 60 ans.