Kenneth Mouritzen(au centre, cravate rouge, sur la photo ci-dessous), le pdg de la sud africaine Allegiance capital, le nouvel actionnaire majoritaire(52%) et partenaire technique d’Ecair, a le vague à l’âme. Pourquoi? Explications.

En acceptant d’injecter 15 milliards de FCFA dans la relance d’Ecair, conformément au mémorandum d’entente signé en janvier dernier avec le Congo, Allegiance capital, qui est par ailleurs actionnaire majoritaire de la compagnie aérienne nationale Nouvelle Air Congo(NAC), essaye, autant que faire se peut, de respecter ses engagements contractuels, s’en défend, d’une voix rassurante, un proche du pdg d’Allegiance capital.
Selon une source bancaire qui a requis l’anonymat, un virement, d’un montant proche du milliard de FCFA, a été effectué par les sud africains à l’ordre d’Ecair. Il s’agit, en priorité, d’absorber un mois de salaire sur 63 dus aux 770 travailleurs, d’assurer les travaux de reloocking du siège de Brazzaville et de l’agence de Pointe-Noire, mais aussi de solder les 140 millions de FCFA de dette due à la l’Anac( Agence nationale de l’aviation civile), qui a retiré à Ecair son certificat de navigabilité en 2017.
Selon nos bonnes sources, l’Anac n’aurait reçu que 15 millions de FCFA sur les 140. » Les 15 millions de FCFA, sortis d’une banque de la place, ont été payés à l’Anac en espèces sonnantes et trébuchantes « , confirme un témoin oculaire étonné que des transactions de cette nature se passent encore manuellement.
Quant au paiement d’un mois de salaire, quelque 250 millions de FCFA, « toujours rien « , piaffe d’impatience un travailleur d’Ecair.
Sur le plan technique et de l’exploitation, le vol inaugural de relance annoncé le 15 avril a t-il été renvoyé aux calendes grecques? Au delà du problème de certificat de navigabilité qui, à dire vrai, sera délivré à Ecair sur injonction de la tutelle, reste maintenant l’épineuse question de la flotte. Le seul avion, le Boieng 737-700 TN AJI, cloué au sol depuis janvier 2021, à l’aéroport international Maya Maya, peut-il à nouveau voler sans resubir une check-list à Addis-Abeba auprès d’Ethiopian Airlines? Un expert de l’aviation civile y répond par la négative.
Que sont donc devenus les Boieng 737-300 et 752-200, propriété d’Ecair, envoyés pour une check-list à Johannesburg depuis 3 ans ? Pourquoi Ecair n’a-t-elle pas payé à l’Anac la totalité des 140 millions? Des questions et encore des questions. Nous y reviendrons.
Alphonse Ndongo, journaliste économique et financier, Brazzaville.