La ministre en charge de l’Environnement, Arlette Soudan Nonault, veut réduire les émissions de gaz à effet de serre, en mettant hors circulation les véhicules qui émettent « les gaz d’échappement polluants « .
» Ces véhicules, justifie t-elle, sont un cocktail de polluants dangereux qui détruit la qualité de l’air, et causent de graves problèmes respiratoires et une résistance moindre aux infections respiratoires ».
Des questions tout de même sur l’application d’une telle décision, source de révolte sociale au Congo, surtout dans le sous – secteur informel de transport terrestre intra urbain voire inter urbain(à l’intérieur du pays), » congolaisement » appelé « 100-100 » dans les zones périphériques de Brazzaville et Pointe-Noire, c’est-à-dire dans des quartiers pro pauvres.
Comment appliquer une telle décision dans un pays où les tacots ou « 100- 100 » jouent un rôle de soupape sociale dans les quartiers périphériques de Brazzaville et Pointe-Noire, en l’absence des moyens de transport normatif? Peut-être, Arlette Soudan Nonault n’a t-elle jamais emprunté un « 100-100 » derrière le marché de Massengo, à Brazzaville nord, pour se rendre sur les lèvres des érosions de ce quartier; ou au marché de Moukondo, dans le 4 ème arrondissement de capitale congolaise, pour se rendre dans les tréfonds de Mfilou…
La ministre de l’Environnement sait-elle que le carburant de mauvaise qualité, vendu dans les stations d’essence et chez les vendeurs ambulants appelés « Kadhafi « , est souvent à la base de ces fumées polluantes qui dégagent le monoxyde de carbone?
Certains marketeurs pétroliers, hormis Total Énergies et Snpc-Distribution, utilisent les mêmes camions citernes pour le transport du gasoil, du super voire du pétrole lampant. Ce qui a une conséquence dramatique sur la vie du moteur d’un véhicule, même en état neuf.

Les débrouillards, sans emplois et anciens miliciens, utilisent ces tacots pour faire bouillir la marmite.
Pour plus d’efficacité, il faut tout simplement interdire l’entrée au Congo des véhicules d’occasion moins âgés, et prévoir un service de casse dès qu’un véhicule atteint l’âge de 10 ans. Aïe!
À dire vrai, la décision d’Arlette Soudan Nonault est tout de même fondée et conforme au respect des normes environnementales en matière de pollution. Sauf qu’ elle porte les germes d’une contestation sociale, surtout au moment où la vie chère ronge davantage les consommateurs congolais.
Dans les quartiers sud de Brazzaville, par exemple, où le pouvoir n’est pas populaire, les chauffeurs et usagers de « 100-100 » auront du mal à supporter une telle décision.
A.Ndongo, journaliste économique et financier