C’est une éclaircie au Tigré. Après vingt camions du Programme alimentaire mondial début avril, un autre convoi de 50 camions humanitaires sont arrivés dans la province du nord de l’Éthiopie le week-end dernier. C’est le résultat de la trêve humanitaire annoncée par le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens. Ces convois sont pourtant loin d’être suffisants.
Les Nations unies recommandent une centaine de camions par jour pour acheminer nourriture et médicaments au Tigré, où environ 5 millions de personnes sont en besoin d’aide alimentaire.
Mais depuis le 15 décembre, ce sont seulement 70 camions au total qui ont pu atteindre la région. L’aide arrive donc au compte-gouttes malgré l’annonce d’une trêve humanitaire fin mars entre le gouvernement d’Abiy Ahmed et le parti tigréen du TPLF.
Les besoins sont pourtant énormes dans un Tigré presque coupé du monde depuis un an et demi. Au-delà de la faim, c’est le manque de médicaments dans les hôpitaux qui fait peser un risque sur les tigréens, ainsi que le manque de services de bases ; télécommunications, électricité et essence.
Les raisons de cette lenteur restent floues. Certaines sources humanitaires accusent le gouvernement de volontairement ralentir l’acheminement de l’aide vers la province rebelle. Le parti du TPLF a annoncé s’être retiré d’une partie de la région voisine Afar pour faciliter les livraisons du Programme alimentaire mondial.