Pourtant l’amour n’a pas de frontière, mais pour la famille Nguié, c’est leur dignité qui a été touchée et cela est impardonnable. Sandra Nguié a été enceintée par un jeune commerçant Mauritanien installé au Congo depuis une dizaine d’années. « Comment à tes 21 ans ma fille peut-elle tomber enceinte d’un Mauritanien vraiment et en plus boutiquier ? » s’interroge le père de famille qui a pris cette douloureuse décision de chasser sa fille de la maison.

Sandra Nguié, 21 ans, lycéenne est enceinte d’un commerçant Mauritanien de qui elle bénéficiait des faveurs quand elle était dans le besoin. Peu à peu l’amour s’est installé dans leurs cœurs et le résultat est cette grossesse qu’elle porte.

Mais cette relation est rejetée par la partie congolaise qui estime que c’est une grande humiliation de voir leur fille portée la grossesse d’un Mauritanien. Comme il fallait s’y attendre, le songui songui du quartier n’aide en rien et ne fait qu’empirer la situation. « Il aurait été mieux que ma fille soit même enceintée par un autre lycéen, mais pas un Mauritanien ! » ne cesse de répéter monsieur Nguié qui refuse toute compromission.

Nombreuses sont ces jeunes filles qui tombent facilement dans le piège des commerçants d’Afrique de l’Ouest grâce à leurs faveurs. Souvent victimes de la situation financière de leurs parents, des filles s’approvisionnent en aliments ou argent auprès de ces boutiquiers qui obtiennent en contrepartie des faveurs sexuelles.

Habib Ould, le sujet Mauritanien a été contraint d’accepter de vivre avec Sandra Nguié et de s’en occuper intégralement jusqu’à la naissance de leur enfant. Pour la famille Nguié, il est évident que le Mauritanien ne va jamais épouser leur fille à cause de leur culture musulmane et qu’elle reviendrait à la maison. Mais, le Mauritanien doit au moins baliser la route à une vie décente de Sandra.

Dans le quartier on peut facilement écouter les voisins dire ironiquement : «  Mauritanien a tié Sandra zémi, ba Nguié ba zwa métis na famille »