Élisabeth Borne avait convié, ce lundi 3 juiller au soir, les présidents des groupes parlementaires à Matignon. La Première ministre voulait les entendre après plusieurs nuits d’émeutes. Mais le rendez-vous avec les oppositions a tourné court.
Dernière arrivée, première partie, Mathilde Panot a claqué la porte au bout de cinquante minutes. Pour la cheffe de file des députés La France insoumise (LFI), ça ne servait à rien de rester plus longtemps : « Parce que je n’ai pas de réponse à mes questions et que je considère que lorsque vous avez une réunion avec un gouvernement, ce serait bien d’avoir des réponses aux questions qui sont posées. Je vous le dis : les irresponsables, ce ne sont pas nous. »
« Peu d’illusions »
Derrière elle, Sébastien Chenu, non plus, n’est pas convaincu. Le député Rassemblement national (RN) demande au gouvernement un virage à 180 degrés, sans vraiment y croire : « Nous ne nous faisons que peu d’illusions sur ce que madame Borne et son gouvernement sont capables de faire, nous allons les juger sur les actes, mais il y a urgence. »
« Fermeté »
Marine Le Pen a d’ailleurs séché la réunion. Elle ne souhaite parler qu’à Emmanuel Macron. Le gouvernement a au moins pu se consoler un peu avec la droite. Les Républicains (LR) leur apportent un soutien timide, par la voix du sénateur Bruno Retailleau : « Le temps est aujourd’hui à la fermeté, au retour de l’autorité, c’est le travail du gouvernement, pas de mauvaise polémique. Aujourd’hui, la République doit serrer les rangs et demain, il ne faudra pas se tromper de diagnostic pour aller aux causes. »
Élisabeth Borne a eu beau les avoir installé à une même table pour mettre tout le monde dans le même bateau, l’union nationale face aux émeutes est impossible.
Violences urbaines: Emmanuel Macron envisage la sanction financière des familles
Le président français Emmanuel Macron a envisagé de sanctionner « financièrement » les familles lors d’une rencontre lundi soir avec les forces de l’ordre à Paris auxquelles il a apporté son « soutien » après plusieurs nuits d’émeutes qui ont mobilisé d’imposants moyens de police et de gendarmerie, indique, ce mardi 4 juillet, Le Parisien. « Il faudrait qu’à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles », a affirmé le chef de l’État lors d’un échange avec six policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité) dans une brasserie du nord de Paris, rapporte le journal.
« Une sorte de tarif minimum dès la première connerie », a encore expliqué M. Macron, dont le déplacement n’avait pas été annoncé en amont par la présidence. Malgré le calme relatif qui a marqué les dernières nuits, il a assuré ne pas considérer que « c’est derrière nous. On verra ce que donneront déjà les 13 et 14 juillet prochains, et encore les mois qui viennent », a-t-il affirmé, demandant aux forces de l’ordre de « rester en alerte maximale ».
(Avec AFP)