La défaite à peine digérée, Marine Le Pen se lance dans la bataille des législatives. Comme les autres perdants de la présidentielle, l’ex-candidate du Rassemblement national espère se refaire à l’Assemblée. Elle a d’ailleurs décidé de se représenter dans le Pas-de-Calais et de ne pas reprendre la présidence du RN. Son ancien rival Eric Zemmour lui propose une coalition. Mais Marine Le Pen n’a pas oublié les attaques du président de Reconquête pendant la campagne. Le rapprochement entre les deux formations d’extrême-droite se fera au bon vouloir de Marine Le Pen.

Eric Zemmour l’attaquait encore dimanche soir. 24 heures plus tard, il lui tend la main. L’ex-candidat de Reconquête courtise désormais celle à qui il a mené la vie dure pendant des mois.

Seule une coalition peut empêcher Emmanuel Macron d’avoir les « pleins pouvoirs », affirme le camp Zemmour. Mais Marine Le Pen, forte de son score de second tour, le snobe et savoure sa revanche. Pas question d’offrir un bateau de sauvetage aux zemmouristes.

Si l’idée d’une coalition entre les deux partis est rejetée, une alliance au cas par cas est envisagée. Des circonscriptions pourraient être accordées à plusieurs membres de l’entourage d’Eric Zemmour.

« Nous avons 577 candidats, tous ne seront pas encartés RN bien sûr, mais faire un accord avec des gens qui ne rêvent que de nous chasser du paysage politique serait probablement incongru, estime Laurent Jacobelli, porte-parole du RN. Et que monsieur Zemmour n’oublie pas que c’est madame Le Pen la cheffe de l’opposition. C’est elle qui a fait 41,5%, c’est elle qui est allé au second tour. Il s’est arrêté au premier tour avec 7%, ça ne lui donne pas la légitimité de choisir qui doit conduire l’alliance patriote. »

Le bras de fer ne fait que commencer. Sans pression pour Marine Le Pen qui a les cartes en mains. Elle s’offre une semaine de repos jusqu’au 1er mai.